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Olivier Messiaen

Dans la théorie de l’art contemporain, il est entré dans l’usage de ne plus parler d’une école particulière à laquelle appartient un tel ou tel compositeur. Après toutes les transformations paradoxales de la musique (qui, d’un côté, ont abouti à la musique concrète, de l’autre, à la musique rock rompant avec les traditions des précurseurs), on emploie souvent le terme homme-style, cela veut dire, un créateur qui, par les forces de son génie, appartient non simplement à de nombreux styles à la fois, mais qui abdique parfois ses créations précédentes.

Tels étaient Stravinsky et Schönberg au début du vingtième siècle, tel était Messiaen qui dominait sa seconde moitié. Un homme au caractère modeste et très calme, ayant survécu à toutes les horreurs que l’Europe a connues, sans l’avoir quittée, il est resté toujours fidèle au trait le plus important de la musique : son expressivité.

Né en 1908 dans une province assez arriérée, à Avignon, il réussit, malgré tout, à se manifester très vite comme un enfant prodige, et à onze ans, on le voit déjà parmi les étudiants du Conservatoire de Paris. Les plus grands noms entourent le garçon : Maurice Emmanuel, Marcel Dupré, Paul Dukas. Là, il obtient cinq prix : contrepoint et fugue, accompagnement au piano, orgue et improvisation, histoire de la musique et composition. A 22 ans, il est nommé organiste à La Trinité, et en un très peu de temps, ses improvisations brillantes font venir de grandes foules qui sont frappées par la clarté du son. L’influence de l’organiste et compositeur brillant, Marcel Dupré, aussi que le travail dans l’Eglise, ont laissé une trace indélébile sur son œuvre : il nous reste un grand répertoire pour l’orgue de très haute qualité.

A cette époque déjà, il se passionne de plus en plus pour les chants des oiseaux et les rythmes indiens (nommons Turangalîla-Symphonie pour orchestre et ondes Martenot) qui devront quelques années plus tard servir de base théorique pour son esthétique et son originalité. Après avoir fondé le groupe « Jeune France » (avec André Jolivet, Daniel Lesur et Yves Baudrier), il devient professeur d’harmonie au Conservatoire de Paris.

Peu de compositions musicales ont connu une histoire aussi dramatique que Le Quatuor pour la fin du temps qui l’a rendu vraiment célèbre. Etant prisonnier dans un camp nazi en Pologne, il compose en 1940-1941 une œuvre pour piano, violon, violoncelle et clarinette. Dans la partition, il ne fait pas usage de la corde basse du violoncelle : l’instrument qu’on a trouvé dans le camp, n’en avait pas. Même après sa libération, en 1941, il n’a voulu rien altérer : la partition reste dans la variante du 15 juin 1941.

A partir de ce Quatuor, les chants des oiseaux deviennent un trait inhérent de sa musique. Il compose des recueils entiers ou laisse les petits chants insérés dans les compositions, comme le chant d’un loriot.

Le terme qui est d’habitude lié au nom de Messiaen, c’est les modes à transposition limitée, gammes de notes dont la composition n’est pas changée par une transposition à la tierce mineure (3 transpositions) ou à la tierce majeure (4 transpositions) ou à la quarte augmentée (6 transpositions), alors qu’une gamme habituelle possède douze transpositions possibles toutes différentes.

Sa carrière universitaire connaît un plein essor à partir du 1947 quand on crée pour lui une classe d’analyse, d’esthétique et de rythme, mais il n’obtient le titre du professeur de Composition qu’en 1966. Parmi ses élèves les plus illustres sont Pierre Boulez, Karlheinz Stockhausen et Iannis Xénakis. Etant renfermé au sein de son Conservatoire, il s’adonne entièrement à l’enseignement et à la composition jusqu’à sa mort en 1992.

19 December 2005. – Nizhny Novgorod — Dzerzhinsk (Russia)